30.8.2011: Forschung CH

Flussrevitalisierung, Kiesabbau und Biodiversitätsförderung im Einklang

La revitalisation de rivière, l’exploitation de gravières et la promotion de la biodiversité main dans la main


Raphaël Arlettaz et al.

Forscher konnten zeigen, dass sich eine gut durchdachte Revitalisierung eines Abschnitts der Rhone bei Pfyn (VS) positiv auf die Bestände von zwei in der Schweiz seltenen Watvogelarten ausgewirkt hat. Der Kiesabbau im revitalisierten Flussabschnitt konnte mit den Biodiversitätszielen in Einklang gebracht werden.

Des chercheurs ont montré qu’une revitalisation bien conçue d’un tronçon du Rhône près de Finges (VS) a eu des répercussions positives sur les effectifs de deux espèces d’échassiers rares en Suisse. L’extraction de sédiments dans la partie revitalisée de la rivière a pu être accordée aux objectifs pour la biodiversité.


Dans la région de Finges, en Valais central, le Rhône a longtemps échappé aux mesures de rectification, mais dès l'après-guerre, on a tenté d'y endiguer le fleuve. A la fin des années 1970, l'écosystème s'y trouvait pour la première fois figé dans sa dynamique, ce qui a entraîné l’effondrement des effectifs et la disparition progressive de toute une palette d'espèces qui exigeaient des millieux sans cesse remis à nu par les crues. Il aura fallu attendre le milieu des années 1990, avec l'arrivée de l'autoroute du Rhône, pour revoir ce concept de corsetage aussi coûteux à l'entretien que stérile pour la nature.
Les routes nationales ont fait appel à l'équipe du professeur Raphaël Arlettaz, de l'Université de Berne et de la Station ornithologique suisse, pour quantifier l'évolution du paysage du Rhône de Finges et l'évolution de ses richesses biodiversitaires. Sur la base de photos aériennes, les scientifiques ont montré que la diversité des habitats, notamment celle des milieux pionniers tels que bancs de gravier, bras morts et fourrés de saules et d'argousiers, a atteint son point le plus bas à la fin des années 1970, conséquence de l'endiguement. Cet état écologiquement catastrophique s'est maintenu jusque dans les années 1990. Dès 1994, à la suite des premières mesures d'élargissement du lit, les habitats pionniers réapparaissent toutefois progressivement.
Les chercheurs ont ensuite analysé l'évolution démographique de deux oiseaux rares en Suisse: le chevalier guignette et le petit gravelot, tous deux liés aux habitats caractéristiques des premiers stades de la succession végétale (bancs de graviers et fourrés de buissons). Pour cela, ils ont ré-analysé avec des techniques novatrices (statistiques dites de Bayes) les anciens recensements effectués dès les années 1970 par les ornithologues; sur la base des données récoltées lors de visites systématiques du site, ils ont estimé la probabilité de détection des deux espèces, ce qui permet d'affiner la fiabilité des estimations du nombre de territoires qui ont été occupés au fil du temps. Les résultats sont sans appel. «Le chevalier guignette a augmenté ses effectifs à Finges de 83% en moins de quinze ans, soit depuis le début des mesures de revitalisation de 1994» s'exclame Arlettaz. «La population de petit gravelot s'est aussi accrue. Finges représente abrite aujourd'hui le quart des chevaliers guignettes nichant en Suisse et 10% des effectifs du petit gravelot du pays. C'est énorme si l'on songe que le chevalier régresse partout ailleurs qu'à Finges».
Ces résultats sont d'autant plus encourageants que les sédiments du Rhône de Finges ont continué à être extraits intensivement depuis le début des mesures de renaturation. «Cela montre que la promotion de la biodiversité et l’exploitation économique des sédiments ne sont pas antinomiques: elles peuvent être complémentaires sous réserve d’une planification concertée des extractions qui tienne compte des enjeux biodiversitaires» conclut Pierre-Alain Oggier, co-auteur de l’étude.

Source : Université de Berne


Keywords:
Auen, Flussrenaturierung, Vögel, Wirtschaft, Rhone, Pfyn

Art der Publikation:
Fachpublikation

Literatur:
Raphaël A. et al. (2011). River bed restoration boosts habitat mosaics and the demography of two rare non-aquatic vertebrates. Biological Conservation 137: 567-576.
http://www.uniaktuell.unibe.ch/content/umweltnatur/2011/rhone/

Download:

Kontaktadresse:
Prof. Dr Raphaël Arlettaz
Conservation Biology
Universität Bern
Erlachstrasse 9a
D-3012 Bern

raphael.arlettaz@iee.unibe.ch
Tel: +41 (0)31 631 31 61


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