7.10.2008: Forschung international

Les plantes forestières migrent en altitude pour répondre au changement climatique




Lenoir Jonathan et al.

En réaction à la hausse des températures, les plantes forestières des régions tempérées ont escaladé en moyenne 29 m par décennie depuis 1905. Cette ascension concerne les espèces à tout niveau altitudinal. Alors que les plantes à cycle de vie court et les plantes alpines migrent plus vite, les arbres, les buissons et les plantes ubiquistes voyagent plus lentement. Ces différents rythmes migratoires mènent progressivement vers une modification des communautés végétales et par conséquent des interactions avec la faune.


Les modifications de distribution, peu étudiés chez les plantes de milieux tempérés, ont été analysés à partir des vastes bases de données regroupant des milliers d'inventaires floristiques réalisés dans toutes les forêts des montagnes françaises depuis le début du 20e siècle. Ces bases de données ont permis de comparer la répartition altitudinale de chacune des 171 espèces étudiées entre les périodes 1905-1985 et 1986-2005 pour des altitudes variant de 0 à 2600 m dans les milieux tempérés et méditerranéens représentatifs des montagnes ouest-Européennes. La limite de 1985 entre les deux périodes a été choisie, car la température moyenne annuelle a augmenté de près de 1°C dans la zone étudiée autour de cette date pivot.
Selon l'étude, une montée significative des espèces en altitude affecte la majorité des plantes, de l'ordre de 29 m par décennie. L'étude met également en évidence que les espèces sont affectées par le réchauffement climatique dans toute leur aire géographique d'existence et non pas seulement aux limites de celle-ci.
Les chercheurs ont montré que les espèces ont déplacé, à plus haute altitude, leurs habitats préférentiels pour conserver la température qui convient le mieux à leur développement, reproduction, et survie.
Selon l'étude, les herbacées ont bénéficié au cours des dernières décennies d'un grand nombre de générations permettant à leurs graines de se disperser en altitude en réponse au réchauffement climatique. Les arbres au long cycle de vie n'ont bénéficié seulement que de une ou deux générations pour coloniser de nouveaux milieux. Les différentes vitesses de migration entre arbres et herbacées devraient conduire à un changement de la composition des communautés végétales et de leurs relations avec les espèces animales qui interagissent avec elles.



Keywords:
climat, migration, plantes forestières

Art der Publikation:
Fachpublikation

Literatur:
Lenoir Jonathan et al. (2008). A Significant Upward Shift in Plant Species Optimum Elevation During the 20th Century. Science 27 June 2008: 1768-1771

Kontaktadresse:
Jonathan Lenoir
AgroParisTech, UMR 1092
Laboratoire d’Etude des Ressources Forêt-Bois (LERFoB)
14 rue Girardet
F-54000 Nancy
France


Jonathan.lenoir@agroparistech.fr


Zurück zur Liste