17.4.2008: Forschung CH

Les invertébrés de la pelouse alpine au Parc National Suisse




Daniel Cherix, Yves Gonseth, Aline Pasche (éds.)

De 1976 à 1984, une équipe pluridisciplinaire a entrepris l’étude écologique et biocénotique d’une pelouse alpine située près du sommet du Munt La Schera, à 2500 m d’altitude, dans le Parc National Suisse. Un grand nombre de données concernant le sol, la flore et la faune ont été recueillies. Cette publication constitue une revue des travaux effectués.


Les sols de la pelouse sont de deux types: des sols riches en squelette grossier, lithocalciques et à pH élevé et des sols plus évolués, épais, neutres ou faiblement acides. Au niveau de la biocénose, la répartition des espèces par faciès, la structure des peuplements, la phénologie des plantes et des invertébrés, la diversité des régimes alimentaires, l’estimation des apports allochtones sur la station et l’écologie de la pédofaune ont été particulièrement étudiées.
La végétation appartient au Caricetum firmae. En raison de son hétérogénéité, l’association a été divisée en cinq faciès selon la couverture du sol et les plantes dominantes. Durant une période de végétation d’environ 70 jours la productivité moyenne est très faible (150 g/m2/an). Le matériel mort restant jusqu’à dix ans attaché aux Poacées et aux Cypéracées, l’apport de litière est lui aussi très faible (au maximum 50 g/m2/an). Le C. firmae a été considéré par Braun-Blanquet (1926) comme l’association de départ d’une série évolutive conduisant vers le Caricetum curvulae. A La Schera, il s’agirait plutôt d’une association vieillissante, stable ou même en régression.
La liste faunistique établie compte 628 espèces pour 156 familles. 20 espèces sont nouvelles pour la science. 404 espèces ont été capturées dans le C. firmae. 298 d’entre elles, toutes plus ou moins étroitement liées au sol, sont autochtones. En outre, 24 familles de Diptères sur 36 comptent au moins une espèce autochtone. A l’inverse, 106 espèces et 12 familles de Diptères sont allochtones. Il s’agit d’espèces migratrices, erratiques ou passivement amenées par le vent à partir des étages inférieurs de végétation. Ces insectes constituent un apport supplémentaire de proies pour les prédateurs de la pelouse, ce qui explique le déséquilibre de la pyramide écologique et justifie son attribution à la catégorie des écosystèmes subventionnés.
Soustrait aux activités humaines depuis 1914 et aujourd’hui particulièrement bien documenté, le C. firmae devrait être considéré comme un écosystème alpin de référence et faire l’objet d’un suivi et ceci d’autant plus en cette période de changement climatique.

Art der Publikation:
Fachpublikation

Literatur:
Cherix D., Gonseth Y., Pasche A. (éds.) (2007). Faunistique et écologie des invertébrés au Parc National Suisse/Faunistik und Ökologie der Wirbellosen im Schweizerischen Nationalpark. Nat.park-Forsch. Schweiz 94

Kontaktadresse:
Schweizerischer Nationalpark
CH-7530 Zernez
info@nationalpark.ch


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