12.7.2007: Forschung CH

Exemple de monitoring lors d'une renaturation




Véronique Rosset

But: évaluer l'impact d'un barrage et d'une restauration sur un ancien chenal du Haut-Rhône français en fonction des communautés de macroinvertébrés aquatiques, de la végétation aquatique et de la chimie de l'eau.

Résultats: confirmation de l'efficacité de techniques de restauration "douces", de la nécessité d'un monitoring à long terme et d'un écosystème de référence; mise en évidence de la problématique des espèces invasives.



Alors que les cours d’eau et leur plaine alluviale sont à l’heure actuelle parmi les écosystèmes les plus menacés de la planète, un ancien chenal a été restauré dans la plaine alluviale de Brégnier-Cordon (Haut-Rhône français) en mars 1993 afin d’éviter sa disparition par atterrissement accéléré à la suite de la création d’un barrage hydroélectrique. Les sédiments organiques fluides de cette « lône » ont été curés et les bois morts qui l’encombraient ont été enlevés.

Des données concernant la physico-chimie de l’eau, la végétation aquatique et la macrofaune de cet ancien chenal restauré (« Rossillon ») et d’un autre non-restauré servant de référence (« Le Mortier ») ont été analysées rétrospectivement. Les données analysées couvrent une période de 25 ans (1981-2006) qui n’avait encore jamais été exploitée en un seul bloc.
L’objectif était de déceler les différents changements écologiques qui s’y sont déroulés et plus particulièrement d’évaluer à long terme le succès de la restauration de Rossillon. Dans ce but, les richesses taxonomiques et des métriques fonctionnelles basées sur les traits écologiques et biologiques des taxons ont été calculées. La composition taxonomique a également été analysée de façon globale au moyen d’analyses multivariées.

Les différentes analyses permettent de confirmer le succès de la restauration de Rossillon diagnostiqué lors d’un suivi écologique de 1992 à 1994. En effet, les conséquences de cette restauration sont positives à long terme : augmentation de l’apport d’eau souterraine, diminution de la trophie ainsi qu’augmentation de la richesse floristique et faunistique. De plus, une espèce de Gastéropode rare listée par la Directive Habitat européenne, Anisus vorticulus, s’est maintenue jusqu’en 2005 dans l’ancien chenal restauré bien qu’aucunes mesures d’accompagnement spécifiques n’aient été prises durant les travaux de restauration.
Cependant, une invasion ponctuelle a eu lieu dans le site restauré durant les deux années suivant la restauration par une espèce de Gastéropode exogène, Gyraulus parvus. L’apparition de cette espèce non-indigène en 1994 et 1995 dans la « lône » restaurée est sans doute sa première mention pour le Haut-Rhône français.

La confirmation du succès de la restauration par cette analyse à plus long terme permet de recommander de façon impérieuse un monitoring écologique à long terme des travaux de restauration fluviale. Ce suivi plus long montre également l’importance d’une évaluation écologique basée sur un écosystème de référence pour avoir une image réelle du succès de telles opérations. De plus, la tentative d’invasion par le Gastéropode Gyraulus parvus force à recommander la plus grande attention aux potentielles invasions d’espèces exogènes suite aux perturbations provoquées par des travaux de restauration.


Keywords:
Zone alluviale, Restauration écologique, Rhône, Macroinvertébrés aquatiques, Végétation aquatique, Espèces non-indigènes, Anisus vorticulus, Monitoring.

Art der Publikation:
Diplomarbeit

Literatur:
Rosset V. (2007). Restauration de zones humides fluviales : 25 années de changements écologiques dans deux anciens chenaux du Rhône.
Laboratoire d'Ecologie et de Biologie Aquatique (LEBA), Université de Genève

Kontaktadresse:
Véronique Rosset
8, chemin Charles-Georg
CH-1209 Genève
veronique2@bluewin.ch
Tel: + 41 (0)22 733 06 83


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