12.12.2024: Forschung CH
Alpine Flechten und Moose reagieren unterschiedlich auf den Klimawandel
Réactions différentes des lichens et des bryophytes au changement climatique dans les Alpes
Rut Mayo de la Iglesia et al.
In den letzten zwei Jahrzehnten wurde eine Abnahme der Artenvielfalt von Moosen sowie gewisser Moosarten auf Berggipfeln im Wallis festgestellt. Gleichzeitig blieb die Bedeckung durch Moose aber stabil. Bei den erdbewohnenden Flechten stieg sowohl die Artenvielfalt als auch die Bedeckung. Die Rückgänge bei den Moosen ist eine Folge mehrerer trockener Sommer. Flechten hingegen nutzen die Wärme, breiten sich aus und besiedeln neue Gebiete in der oberen alpinen Stufe.
Depuis deux décennies, le suivi des bryophytes et des lichens dans les Alpes valaisannes a montré une diminution de certaines espèces de bryophytes et de leur diversité. Dans le même temps, le recouvrement des bryophytes est resté stable. Les lichens terricoles ont vu la diversité de leurs espèces ainsi que leur recouvrement augmenter. Le recul des bryophytes est lié à une succession d’étés secs. En revanche, les lichens profitent de la chaleur pour se propager et coloniser de nouvelles zones à l’étage alpin supérieur.
La végétation alpine est particulièrement vulnérable aux changements climatiques, car l'augmentation de la température dans les Alpes est deux fois supérieure à la moyenne mondiale et la surface disponible pour de nouvelles colonisations diminue avec l'altitude. De nombreuses études se sont intéressées aux réactions des plantes vasculaires face au réchauffement climatique à l’étage alpin, mais seule une poignée a considéré la réaction des cryptogames dans les Alpes. Nous avons suivi durant 21 ans les effets des changements climatiques sur les cryptogames sur des sommets des Alpes valaisannes.
Les lichens terricoles et les bryophytes ont été inventoriés entre 2001 (2008 pour les bryophytes) et 2022 dans 52 parcelles de 1 m2 réparties sur quatre sommets situés à la limite des arbres (2360 m), dans l’étage alpin inférieur (2550 m), à l’alpin supérieur (2990 m) et au subnival (3210 m). L’évolution du recouvrement et de la richesse spécifique ont été analysés à l'aide de modèles linéaires mixtes généralisés (GLMM).
Dans l'ensemble, le recouvrement des bryophytes est resté stable. Cependant, six espèces ont régressé de manière significative entre 2008 et 2022, et la richesse en espèces a diminué après 2015. Le recouvrement total des lichens a augmenté de manière significative sur le sommet situés à l’étage alpin inférieur, tandis que la richesse spécifique a augmenté sur les deux sommets les plus élevés.
Les bryophytes ont probablement souffert du manque d’eau, suite à une succession d'étés très chauds et secs au cours des dernières décennies. Les lichens terricoles ont profité des conditions plus chaudes pour augmenter leur recouvrement à l’alpin inférieur, et de nouvelles espèces ont colonisé les sommets supérieurs. Cependant, comme ils sont en concurrence avec les plantes vasculaires pour le sol et la lumière, ils risquent de pâtir de la colonisation des ligneux ces prochaines années et seront limités vers le haut par la rareté des sols développés. Le gradient topo-climatique important (850 m) et la longueur de la série chronologique suggèrent que des tendances similaires sont probablement fréquentes dans les Alpes.
Source : Université de Lausanne
Keywords:
Bryophytes, Lichens, Monitoring, Sécheresse, Suisse
Art der Publikation:
Fachpublikation
Literatur:
Mayo de la Iglesia R. et al. (2024): Divergent responses of alpine bryophytes and lichens to climate change in the Swiss Alps, Journal of Vegetation Science 35(4): e13292, https://doi.org/10.1111/jvs.13292
Lien vers létude (accès libre)
Kontaktadresse:
Pascal Vittoz
Université de Lausanne
IDYST
Bâtiment Géopolis
CH-1015 Lausanne
pascal.vittoz@unil.ch
Tel: +41 (0)21 692 43 67
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