29.9.2021: Forschung international
Eingeführte invasive Arten verringern die evolutive Vielfalt von Säugetieren und Vögeln
Les espèces envahissantes introduites diminuent la diversité évolutive des mammifères et des oiseaux
Céline Bellard, Camille Bernery, Camille Leclerc
Untersuchungen zu den Auswirkungen eingeführter invasiver Arten konzentrieren sich in der Regel ausschliesslich auf die Anzahl bedrohter einheimischer Arten. Gefährdet sind aber noch andere Facetten der Biodiversität. Säugetier- und Vogelarten, die von invasiven gebietsfremden Arten an den Rand des Aussterbens gedrängt werden, beherbergen 11% der globalen evolutionären Abstammungslinien. Bedrohte Säugetier- und Vogelarten tragen zudem 14 bzw. 40% der weltweiten Vielfalt an Merkmalen. Biologische Invasionen führen deshalb nicht nur zum Verlust von Arten, sondern auch von Evolutionsgeschichte, ökologischen Strategien und Anpassungspotenzial.
En général, les études portant sur les impacts d’espèces envahissantes introduites se concentrent principalement sur le nombre d’espèces indigènes menacées d’extinction. Pourtant, bien d’autres aspects de la biodiversité sont aussi en danger. Les espèces de mammifères et d’oiseaux qui sont au bord de l’extinction et sont menacées par les espèces exotiques invasives, abritent 11 % de la diversité évolutive phylogénétique mondiale. En outre, les espèces de mammifères et d’oiseaux portent en elles 14 % resp. 40 % de la diversité des caractéristiques à travers le monde. Les invasions entraînent donc non seulement une perte en espèces, mais également en histoire évolutive, en stratégies écologiques et en potentiel d’adaptation.
La mondialisation a conduit à une augmentation des introductions d’espèces en dehors de leur répartition naturelle. Tout comme le frelon asiatique en France, l’introduction d’espèces dites envahissantes entraîne un déclin de certaines espèces locales : les invasions biologiques représentent l’un des plus importants facteurs de perte de la biodiversité à l’échelle mondiale et la première cause au niveau des territoires insulaires.
Jusqu’à présent, les études portant sur les invasions biologiques se concentraient principalement sur le nombre d’espèces menacées d’extinction. L’étude permet d’aller plus loin en déterminant et en quantifiant les profils des espèces d’oiseaux et de mammifères en danger.
Les chercheuses ont ainsi montré qu’au total 11 % de la diversité phylogénétique de ces deux groupes, autrement dit leur histoire évolutive accumulée, est menacée par les invasions biologiques. Elles ont également prouvé que l’impact des espèces envahissantes est encore plus important sur les stratégies écologiques de ces groupes, soit les moyens dont elles disposent pour se nourrir, vivre, fonctionner et se défendre contre les autres espèces. Les invasions biologiques menacent 40 % de la diversité des stratégies écologiques des oiseaux et 14 % de celle des mammifères.
Ces travaux confirment que les oiseaux sont un groupe particulièrement vulnérable aux invasions. En effet, beaucoup d’oiseaux, notamment des régions océaniques insulaires, sont moins capables que leurs semblables continentaux d’adapter leurs stratégies face aux espèces envahissantes plus généralistes.
Par exemple, le kagou huppé, espèce emblématique de Nouvelle-Calédonie qui est unique d’un point de vue phylogénétique, car seul représentant de la famille des Rhynochetidae, se trouve menacé notamment par le rat. En effet, cet oiseau ne vole pas et se nourrit uniquement au sol. Il est donc incapable de s’adapter face à un nouveau prédateur terrestre tel que le rat. D’autres espèces d’oiseaux, notamment des pollinisateurs et des espèces qui dispersent les graines, se trouvent aussi en danger à cause des invasions biologiques. La disparition de ces espèces aurait donc des conséquences sur le fonctionnement des écosystèmes dont elles sont des éléments actifs.
Ces recherches permettent de mieux anticiper les futures pertes chez les oiseaux et les mammifères ainsi que les éventuelles conséquences sur les écosystèmes.
Source: CNRS
Keywords:
Invasive Arten, Evolutionsgeschichte, Ökosystemfunktionen
Art der Publikation:
Fachpublikation
Literatur:
Bellard C., Bernery C., Leclerc C. (2021): Looming extinctions due to invasive species: Irreversible loss of ecological strategy and evolutionary history. Global Change Biology.
DOI: 10.1111/gcb.15771
Lien vers l'étude
Kontaktadresse:
Céline Bellard,
Université Paris-Saclay
CNRS, AgroParisTech
Ecologie Systématique Evolution
F-91405 Orsay
celine.bellard@universite-paris-saclay.fr
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