18.12.2019: Forschung international
Austrocknende Moore: Können bestimmte Torfmoosarten die CO2-Verluste kompensieren?
Tourbières asséchées: peuvent certaines espèces compenser les pertes de CO2?
Vincent E.J. Jassey et Constant Signarbieux
Eine Literaturstudie kommt zum Schluss, dass die europäischen Hochmoore in den letzten 300 Jahren erheblich trockener geworden sind, was grösstenteils auf menschliche Aktivitäten zurückzuführen ist. Dadurch drohen sie zu Quellen für Kohlendioxid zu werden. Der Klimawandel, der vor allem zu trockeneren und heisseren Sommern führt, könnte dieses Problem noch verschärfen. Es gibt aber auch gute Nachrichten: Forschende haben zwei Arten von Torfmoosen identifiziert, die mit wärmeren und trockeneren Bedingungen zurechtkommen und helfen könnten, die Freisetzung von CO2 in Grenzen zu halten.
Une étude de la littérature conclut que les tourbières européennes ont subi un assèchement important au cours des 300 dernières années, dû en grande partie à l’activité humaine. Elles menacent ainsi de devenir des sources de dioxyde de carbone. Le changement climatique, qui se traduit avant tout par des étés plus secs et plus chauds, pourrait encore aggraver ce problème. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles: des chercheurs ont identifié deux espèces de sphaignes qui pourraient s’adapter à des conditions plus chaudes et plus sèches et contribuer à limiter le dégagement de CO2.
Les tourbières représentent des écosystèmes précieux pour l’équilibre écologique de la planète. Ces biotopes fonctionnent en effet comme des puits de carbone, fixant dans leurs sols plus de dioxyde de carbone qu’elles n’en rejettent, contribuant ainsi à diminuer l’effet de serre. Par cette particularité, les tourbières renferment à elles seules le tiers du carbone de la planète, alors qu’elles ne représentent, en termes de surface, qu’à peine 3% des terres émergées.
Mais cette fonction est aujourd’hui clairement menacée. Le nouvel article publié rassemble toutes les études examinant, à l’aide des amibes qui peuplent ces zones humides, l’évolution du niveau d’humidité d’une trentaine de tourbières situées en Grande-Bretagne, en Irlande, en Scandinavie et en Europe continentale.
Selon les 38 co-auteurs de l’étude, 60% des sites étudiés se sont davantage asséchés entre 1800 et l’an 2000 qu’au cours des 600 dernières années. 40% des tourbières étudiées étaient plus sèches durant ces deux siècles qu’au cours des 1000 dernières années, et 24% plus sèches qu’il y a 2000 ans. Ces résultats suggèrent que l'humidité de nombreuses tourbières européennes pourrait maintenant s'éloigner de son niveau naturel constatent les auteurs qui en appellent à une gestion et à une restauration efficaces de ces milieux.
Une des pistes à explorer pourrait venir des travaux de Constant Signarbieux et Vincent Jassey qui, dans une collaboration entre l’Université de Toulouse, l’EPFL et le WSL, ont identifié dans la tourbière du Forbonnet (Jura français) deux espèces de sphaignes dominantes (Sphagnum fallax et S. medium) aux propriétés particulières. Les deux chercheurs ont montré que ces deux mousses présentaient des sensibilités opposées face à une augmentation de la température de l’air, combinée à une répétition de périodes de sécheresse plus ou moins longues. Sphagnum medium résiste bien à la sécheresse quand la photosynthèse de S. fallax est fortement diminuée. A l'opposé, lors de fortes températures sans sécheresse, S. fallax augmente sa photosynthèse, donc son gain de carbone, tandis que S. medium répond négativement. Au final, la tourbière ne présente apparemment pas de perte de carbone.
Leur étude révèle que ces deux espèces de sphaignes pourraient limiter les effets négatifs de fortes sécheresses sur le stockage du carbone dans les tourbières. Elles pourraient constituer un espoir pour éviter que les tourbières passent du statut de puits de carbone à celui de nouvelle source de CO2, ce qui contribuerait à renforcer l’effet de serre sur notre planète.
Source: Université de Neuchâtel
Keywords:
Klimawandel, Hochmoore, Kohlenstoffsenke, Torfmoos
Art der Publikation:
Fachpublikation
Literatur:
Swindles G.T. et al. (2019): Widespread drying of European peatlands in recent centuries. Nature Geoscience 12, 922-928.
https://doi.org/10.1038/s41561-019-0462-z
Jassey V. E. J., Signarbieux C. (2019): Effects of climate warming on Sphagnum photosynthesis in peatlands depend on peat moisture and species‐specific anatomical traits. Global change biology 25(11), 3859-3870. https://doi.org/10.1111/gcb.14788
https://www.nature.com/articles/s41561-019-0462-z
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/gcb.14788?casa_token=XFUQlgoD5AYAAAAA%3AS6PIL3-mPVg4_C_oUp0P7-22MSwYPbdtet61aCfJYUwNu5G9y319cG8Usww6I68TG9DzDGIAvLgxz-DF
Kontaktadresse:
Prof. Edward Mitchell, Université de Neuchâtel, Biodiversité du sol, Rue Emile-Argand 11, CH-2009 Neuchâtel 9
edward.mitchell@unine.ch
constant.signarbieux@unine.ch
Tel: +41 (0)32 718 23 45
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