14.2.2019: Forschung CH

Neonicotinoide in Sperlingsfedern

Néonicotinoïdes dans les plumes de moineaux



Humann-Guilleminot S. et al

Eine Analyse von Sperlingsfedern ergab, dass in allen gesammelten Proben mindestens ein Neonicotinoid auftrat. Dies ist das Hauptergebnis einer Studie über das Vorhandensein dieser Pestizidfamilie in der Nähe von Bauernhöfen im Schweizer Mittelland. Insbesondere zeigte sich, dass Thiacloprid, das in der Schweiz noch für den Feldbau zugelassen ist, sowie Clothianidin, das heute nur noch für Rübensaatgut erlaubt ist, in der Umwelt weit verbreitet sind.

Une analyse de plumes de moineaux a révélé dans tous les échantillons recueillis la présence d’au moins un type de néonicotinoïde. C’est le principal résultat d’une étude portant sur la présence de cette famille de pesticides aux abords d’exploitations agricoles du plateau suisse. Elle montre notamment que le thiaclopride qui reste autorisé sur les cultures en plein champ en Suisse, ou la clothianidine dont l’usage est désormais restreint aux semences de betterave, sont largement disséminés dans l’environnement.


Les néonicotinoïdes occupent le tiers des parts de marché des pesticides répandus, essentiellement sur les grandes cultures (maïs, colza, betterave) contre les insectes ravageurs dont ils altèrent le système nerveux, entraînant la paralysie et la mort. Comme ces substances sont systémiques, c’est-à-dire qu’elles se répandent dans toutes les parties des plantes, y compris le pollen et le nectar des fleurs, elles ont le potentiel de contaminer l’environnement.
Les auteurs de l’étude ont fait l’hypothèse que les oiseaux se nourrissant de graines et/ou d’insectes pourraient être exposés en cas de contamination. Les moineaux présentent la particularité de ne jamais trop s’éloigner de leur lieu de reproduction, cherchant leur nourriture (graines et insectes) dans les environs. Les chercheurs peuvent donc utiliser les plumes de ces passereaux comme bio-indicateurs de la présence d’une substance donnée dans un lieu relativement précis, autour d’une ferme par exemple.
Plus de 600 plumes ont été ainsi prélevées sur des moineaux provenant de 47 fermes du plateau suisse et représentant trois types de pratiques agricoles : agriculture conventionnelle, production intégrée (IP-suisse) et agriculture bio. Les concentrations relevées en moyenne se situent entre 1,7 et 9,2 ng/g de plumes. Logiquement, les plus fortes concentrations ont été mesurées dans les plumes d’oiseaux vivant dans des fermes conventionnelles, et les plus faibles dans les plumes des oiseaux vivant dans des fermes bio ou en production IP.
Dans certains échantillons cependant, les scientifiques ont mesuré des concentrations élevées - jusqu’à 140 ng/g de plumes - qui font craindre des effets négatifs sur la santé des oiseaux. En effet, d’autres études ont montré que l’ingestion de néonicotinoïdes peut entraîner des perturbations neurologiques sérieuses chez les oiseaux. Ces effets négatifs pourraient venir s’ajouter à la raréfaction des insectes, victimes des néonicotinoïdes, et qui constituent une bonne partie du régime alimentaire de nombreuses espèces d’oiseaux.
Les chercheurs ont par ailleurs relevé des traces de thiaclopride dans tous les échantillons, quel que soit le genre de pratique agricole adoptée, même dans les fermes bio. Or, l’usage de cette substance augmente suite à l’interdiction de trois néonicotinoïdes mis en cause dans la diminution des populations d’abeilles. De plus, le thiaclopride est pulvérisé sur les cultures, ce qui augmente le risque d’une contamination de l’environnement alentour et pourrait expliquer leur présence dans tous les échantillons de plumes.

Source UniNE


Keywords:
Pestizide, Spatzen, Landwirtschaft

Art der Publikation:
Fachpublikation

Literatur:
Humann-Guilleminot S., Clément S., Desprat J., Binkowski Ł.J., Glauser G., Helfenstein F. (2019): A large-scale survey of house sparrows feathers reveals ubiquitous presence of neonicotinoids in farmlands. Science of The Total Environment. https://doi.org/10.1016/j.scitotenv.2019.01.068
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969719300749

Kontaktadresse:
Ségolène Humann-Guilleminot
Laboratory of Evolutionary Ecophysiology, Institute of Biology, University of Neuchâtel
rue Emile-Argand 11
CH-2000 Neuchâtel
segolene.humann@gmail.com
Tel: +41 (0)32 718 23 81


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