10.12.2018: Forschung CH
Rotation der Riedflächen-Mahd kann Vögel fördern
La rotation du fauchage des marais peut aider les oiseaux
Guillaume Lavanchy, Michel Antoniazza et al.
Das Mähen von Riedflächen ist nötig, um eine Verbuschung zu verhindern. Wie sich die Mahd auf die Tierwelt auswirkt, ist aber weitgehend ungewiss. In der Grande Cariçaie, am Südufer des Neuenburgersees, wird seit 30 Jahren die Wirkung des Mähens auf Brutvögel untersucht. Das Mähen hatte zwar langfristig keine negativen Auswirkungen auf die Vögel, doch ist die Mähfrequenz nicht optimal: Eine Reduktion der Mähhäufigkeit (nur alle 3 Jahre, idealerweise alle 6 Jahre oder mehr) wäre für die Vögel von Vorteil. Weitere Massnahmen (Entbuschung, Bodenabschürfung, Beweidung) können das Mähen ergänzen und werden derzeit in der Grande Cariçaie getestet
Le fauchage des marais est nécessaire pour éviter l'embuissonnement. Son effet à long terme sur la faune est par contre mal connu. A la Grande Cariçaie, le long de la rive Sud du lac de Neuchâtel, l'effet de la fauche sur les oiseaux nicheurs a été étudié pendant 30 ans. Le fauchage n'avait à long terme pas d'effet néfaste sur les oiseaux, mais la fréquence de fauche n’est pas optimale : une diminution de la fréquence de fauche (seulement tous les 3 ans, idéalement tous les 6 ans ou plus) serait bénéfique pour l'avifaune. D'autres mesures (arrachage des buissons, décapage, pacage) peuvent complémenter la fauche, et sont actuellement testées à la Grande Cariçaie.
Le niveau des eaux du Lac de Neuchâtel est contrôlé précisément depuis le début des années 1960, afin d'éviter les crues. Bien que bénéfique aux activités humaines, cette régulation a des effets secondaires sur la végétation des marais de la Grande Cariçaie. En l'absence de fréquentes perturbations, les communautés végétales palustres sont envahies par des buissons. Pour contrer l’embuissonnement, le fauchage en mosaïque a été mis en place dans les années 80, en coupant les buissons et en exportant de la matière organique. Il s’effectue en hiver, sur des parcelles de petite taille (entre 1 et 3 hectares), afin de permettre la recolonisation par la faune depuis les parcelles voisines. Chaque parcelle est fauchée tous les 2 à 6 ans.
Un monitoring des oiseaux nicheurs des marais a été effectué dans trois zones de la Grande Cariçaie depuis l’initiation de la fauche. Il consiste en 8 passages annuels où sont cartographiés tous les territoires de toutes les espèces. Ce jeu de données d’une envergure sans précédent a permis de vérifier si la fauche avait un effet néfaste sur les oiseaux à long terme, et d’estimer la fréquence de fauche optimale pour les cinq espèces d'oiseaux nicheurs les plus abondantes dans les réserves de la Grande Cariçaie: la rousserole effarvate (Acrocephalus scirpaceus), le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), la locustelle luscinioïde (Locustella luscinioides), le râle d'eau (Rallus aquaticus), et la panure à moustache (Panurus biarmicus).
Le fauchage ne semble pas avoir eu d'effet néfaste pour les oiseaux sur le long terme. Par contre, le rythme de fauche exercé habituellement semble plus fréquent que ce qui serait optimal pour les oiseaux. L’année suivant la fauche, les parcelles sont presque systématiquement délaissées par les oiseaux, faute de structures adéquates pour la nidification. Les densités de territoires augmentent ensuite, pour être maximales 3 à 6 ans après la dernière fauche. En projetant la densité moyenne sur plusieurs années, il est apparu qu’un fauchage tous les 6 ans ou plus serait idéal pour l’avifaune. Retarder la fauche tous les trois ans au moins, mais idéalement tous les 6 ans ou plus favoriserait donc les oiseaux. Dans la Grande Cariçaie, des mesures complémentaires sont actuellement testées (arrachage des buissons, pacage). Du fait de la large distribution des espèces et habitats ciblés, notre étude fournit des informations directement applicables pour les gestionnaires d'autres zones humides en Suisse et au-delà.
Source: G. Lavanchy
Keywords:
Bas-marais lacustre; roselière; fauchage; oiseaux
Art der Publikation:
Fachpublikation
Literatur:
Antoniazza M. et al. (2018): Long-term effects of rotational wetland mowing on breeding birds: evidence from a 30-year experiment. Biodiversity and Conservation, 27(3), 749-763.
https://link.springer.com/article/10.1007/s10531-017-1462-1
http://www.hintermannweber.ch/forschungspreis/Preisträger#preis2018
PDF-Link
Kontaktadresse:
Guillaume Lavanchy
Département d'Ecologie et Evolution
Université de Lausanne
CH-1015 Lausanne
Association de la Grande Cariçaie
chemin de la Cariçaie 3
CH-1400 Cheseaux-Norréaz
guillaume.lavanchy@unil.ch
Tel: +41 (0)21 692 42 45
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