21.6.2018: Forschung CH
Moore im Jura leiden unter Eutrophierung
Clôturés pour être préservés, les marais du Jura se dégradent
Vanessa Rion et al.
Ein Vergleich der botanischen Zusammensetzung von 110 Mooren und Feuchtwiesen im Jura zwischen 1974 und 2012 hat eine deutliche Eutrophierung und ein Verlust typischer Arten ergeben. Besonders ausgeprägt sind diese Veränderungen in Gebieten, die nicht mehr beweidet werden. Die bisherigen Massnahmen zur Erhaltung dieser Moore hatten demnach nicht die gewünschten Auswirkungen. Allerdings scheinen die Moore nicht auszutrocknen.
Une comparaison de la composition floristique de 110 marais et prairies humides du Jura entre 1974 et 2012 a montré une nette eutrophisation des surfaces, avec perte des espèces typiques. Ces changements sont particulièrement marqués dans les surfaces retirées à la pâture 25 ans plus tôt. Les mesures de gestion prises dans le but de préserver ces marais n'ont donc pas eu les effets escomptés. Par contre, les marais ne semblent pas s'assécher.
Dans le cadre d'excursions régulières dans des marais jurassien, il est apparu que la végétation avait fortement changé durant les dernières décennies. Le but de l'étude était donc d'évaluer précisément l'évolution de marais et prairies humides du Jura (Vallée de Joux et France voisine).
Des inventaires floristiques effectués autour de 1974 ont été précisément relocalisés et 110 d'entre eux ont été répétés en 2012. Ils appartiennent à cinq alliances phytosociologiques fréquentes dans les zones humides: les bas-marais oligotrophes acides (Caricion fuscae) et basiques (Caricion davallianae), les prairies à molinie oligotrophes (Molinion), les prairies à populages, mésotrophes à eutrophes, (Calthion) et les mégaphorbiaie marécageuses (Filipendulion), généralement non exploitées.
Globalement, la composition floristique montre des conditions plus eutrophes en 2012 qu'en 1974, avec moins de lumière au niveau du sol. Par contre, les conditions ne semblent pas plus sèches. La diversité spécifique a diminué, avec une raréfaction tout particulièrement marquée des espèces typiques des alliances retenues. Ces espèces ont été en partie remplacées par des espèces nitrophiles. Les marais dont l'exploitation (fauche ou pâture) a été arrêtée il y a 25 ans dans le but de protéger les surface montrent des changements plus marqués que les surfaces dont l'exploitation s'est poursuivie. Les changements ont été suffisamment importants pour que plusieurs sites soient maintenant classés dans une autre alliance, le plus souvent le Filipendulion. Finalement, les communautés montrent une légère tendance à l'augmentation des espèces thermophiles.
L'abandon de l'exploitation semble être la principale cause de l'eutrophisation observée. L'absence d'exportation de la litière combinée aux dépôts atmosphériques d'azote ont favorisé des espèces plus nitrophiles et plus grandes. L'obscurcissement au niveau du sol a probablement causé la disparition locale des espèces typiques des bas-marais et prairies humides. La mise en place de clôtures autour de ces marais il y a 25 ans, dans le but de les préserver, a donc eu l'effet inverse et conduit à la perte de plusieurs milieux de valeur. Depuis, la pâture a été réintroduite sur certaines surfaces.
Source : Université de Lausanne
Keywords:
Bas-marais, prairies marécageuses, eutrophisation, pâture, gestion
Art der Publikation:
Fachpublikation
Literatur:
Rion V. et al. (2018): Recent changes in the plant composition of wetlands in the Jura Mountains. Applied Vegetation Science 21, 121-131. DOI: 10.1111/avsc.12338
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/avsc.12338/full
Kontaktadresse:
Pascal Vittoz, Institut des dynamiques de la surface terrestre, Université de Lausanne, CH-1015 Lausanne
pascal.vittoz@unil.ch
Tel: +41 (0)21 692 43 67
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