29.9.2015: Forschung CH
Welche Zukunft erwartet den Raufusskauz im Jura?
Quel avenir pour la Chouette de Tengmalm dans le massif du Jura ?
Ravussin Pierre-Alain et al.
Die Anzahl der Brutpaare des Raufusskauzes im französisch-schweizerischen Jura nimmt ab. Dies zeigt ein Monitoring, das Daten der letzten 30 Jahre umfasst. Die Art hat in den letzten 20 Jahren mehr als die Hälfte des Bestandes verloren. Wenn diese Entwicklung anhält, könnte der Raufusskauz im Jura bereits in zehn Jahren ausgestorben sein.
Plus de 30 années de suivi de la Chouette de Tengmalm dans le Jura franco-suisse montrent que le nombre de couples nicheurs diminue de façon inquiétante. L’espèce a perdu en moyenne plus de la moitié de ses effectifs ces 20 dernières années. Si la tendance se poursuit, elle pourrait disparaître du massif du Jura d’ici dix ans.
La Chouette de Tengmalm est étudiée depuis plus de 30 années dans une zone de 150 km2 dans le massif du Jura au nord du canton de Vaud (CH) et dans le département du Doubs (F). Six cent un nids ont été suivis : 176 en cavités de Pic noir Dryocopus martius et 425 en nichoirs. Annuellement, le nombre de nids a fluctué entre 2 (le minimum en 2013) et 57 (le maximum en 1992), avec une moyenne de 20. Globalement, le nombre de nids diminue nettement, au point que, si cette évolution se poursuit, l’espèce pourrait disparaître du massif du Jura entre 2025 et 2035.
La ponte se déroule entre fin février et fin juin, avec de très larges variations, portant aussi bien sur la moyenne que sur la durée de la saison. La grandeur de ponte varie de 2 à 9, avec des différences marquées dans les moyennes d’une année à l’autre : maximum de 7,0 en 2010 et minimum de 3,0 en 1997. Le succès de la reproduction montre également de très fortes variations d’une année à l’autre. Il est dépendant de l’offre en nourriture, mais aussi de la prédation exercée par la martre (Martes martes) qui peut atteindre des valeurs très élevées.
Tous ces facteurs sont intimement liés. Le nombre annuel de nids est corrélé de manière significative avec une date de ponte précoce, une grandeur de ponte et un succès de reproduction élevés. La nourriture apportée aux jeunes est dominée par trois types de proies : les mulots (Apodemus) sont les plus abondants et expliquent clairement le succès de reproduction. Le Campagnol roussâtre (Myodes glareolus) joue aussi un rôle important. A l’inverse, la Musaraigne carrelet (Sorex araneus) est une proie abondante, mais surtout présente lorsque les mulots et campagnols font défaut. Son abondance est corrélée avec un mauvais succès de reproduction.
Les reprises et contrôles d’oiseaux bagués montrent un nomadisme très marqué, qui varie d’une saison à l’autre. La plupart des femelles adultes et des jeunes désertent le secteur après une année d’abondance. La sédentarité augmente et est la plus élevée entre les pics d’abondance.
La diminution importante de l’effectif nicheur est probablement d’origine multifactorielle. Le traitement forestier, qui élimine les vieilles futaies et favorise les conifères au détriment des hêtres, est probablement en cause. Toutefois, la concurrence avec la Chouette hulotte (Strix aluco), qui est de plus en plus présente dans ces milieux d’où elle était absente avant, joue également un rôle. Le réchauffement climatique en cours pourrait en être à l’origine et affecter aussi d’autres paramètres essentiels au maintien de la Chouette de Tengmalm dans le massif du Jura.
Quelle : Pierre-Alain Ravussin
Keywords:
Chouette de Tengmalm, étude à long terme, nourriture, concurrence, réchauffement climatique
Art der Publikation:
Fachpublikation
Literatur:
Ravussin P.-A. et al. (2015) : Quel avenir pour la chouette de Tengmalm Aegolius funereus dans le massif du Jura? Nos Oiseaux: 62, 5-28.
http://www.chouette-gobe.ch
Article
Kontaktadresse:
Pierre-Alain Ravussin
Rue du Theu 12
CH-1446 Baulmes
ravussinpa@bluewin.ch
Tel: +41 24 459 11 45
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